Pourquoi parler de liberté d'expression ?
Je suis, par hasard et par chance, citoyen d’un pays dans lequel la liberté d’expression est reconnue et protégée. Elle n’est pas absolue, elle ne l’est nulle part, mais en France comme dans la plupart des démocraties, elle est une des bases du système politique et de l’organisation de la société. Même dans les pays qui ne la pratiquent pas d’ailleurs, la liberté d’expression est malgré tout reconnue sous une forme ou sous une autre, au moins en principe : rares sont, sans doute, les sociétés qui assument aujourd’hui que ce ne serait pas du tout un droit. Par exemple la constitution soviétique de 1977 la reconnaissait dans son article 50, déclarant que les citoyens de l’URSS bénéficient de « la liberté d’expression, de la presse et des réunions, cortèges et manifestations. » Et l’article 52 fixait à cette liberté des limites qui ne choqueraient pas dans une constitution démocratique : par exemple « l’incitation à l’hostilité ou à la haine pour des motifs religieux est interdite. » ...