Le 1er amendement (3) : les Lumières écossaises

James Madison lui-même ne s’est pas appesanti outre mesure sur le besoin d’adopter ce premier amendement, mais étant donné le rôle individuel qu’il a joué dans son adoption, il est important d’essayer de cerner ses motivations. Son discours introductif du 8 juin 1789 n’est pas très disert sur le sujet. Il se contente de remarquer que « la liberté de la presse et le droit de conscience, ces insignes privilèges du peuple, ne sont pas garantis dans la constitution britannique. » Que certes on est dans une République et que d’aucuns pourraient penser que ces garanties, le régime étant pour ainsi dire intrinsèquement bon, ne sont pas nécessaires, mais ça ne fait pas de mal : ...

April 10, 2020

Le 1er amendement (2) : le Bill of Rights

Le premier Congrès se réunit en mars 1789 à Federal Hall, 26 Wall Street, à New York. Au menu : l’élection de George Washington comme Président et de John Adams comme vice-président, la décision de créer une capitale dans le sud du pays (victoire des états du sud) et de faire assumer par le gouvernement fédéral les dettes des états membres (victoire des états du nord). Et aussi, bien sûr, suite logique du difficile processus de ratification : il faut amender la constitution. ...

April 9, 2020

Le 1er amendement (1) : ratification de la constitution

La constitution américaine a été adoptée par la Convention de Philadelphie, dans sa version finale, en septembre 1787. Le Delaware devient, le 7 décembre, le premier État à la ratifier. La majorité des deux tiers des États, nécessaire pour que la nouvelle constitution prenne effet, est atteinte quand le New Hampshire ratifie à son tour en juin 1788. Mais le processus a été extrêmement difficile, et le premier Congrès, qui se réuni en mars 1789, adopte dès septembre 1789, soit deux ans à peine après l’adoption initiale de la constitution, un ensemble de dix amendements, dont le premier amendement qui nous intéresse ici, qui forment ce qu’on appelle le Bill of Rights. ...

April 5, 2020

Pourquoi parler de liberté d'expression ?

Je suis, par hasard et par chance, citoyen d’un pays dans lequel la liberté d’expression est reconnue et protégée. Elle n’est pas absolue, elle ne l’est nulle part, mais en France comme dans la plupart des démocraties, elle est une des bases du système politique et de l’organisation de la société. Même dans les pays qui ne la pratiquent pas d’ailleurs, la liberté d’expression est malgré tout reconnue sous une forme ou sous une autre, au moins en principe : rares sont, sans doute, les sociétés qui assument aujourd’hui que ce ne serait pas du tout un droit. Par exemple la constitution soviétique de 1977 la reconnaissait dans son article 50, déclarant que les citoyens de l’URSS bénéficient de « la liberté d’expression, de la presse et des réunions, cortèges et manifestations. » Et l’article 52 fixait à cette liberté des limites qui ne choqueraient pas dans une constitution démocratique : par exemple « l’incitation à l’hostilité ou à la haine pour des motifs religieux est interdite. » ...

April 4, 2020